Une tuméfaction sous-cutanée de la face dorsale du poignet peut témoigner de la présence d’un muscle manieux ou muscle court extenseur des doigts ; il s’agit d’un muscle accessoire d’une incidence de l’ordre de 3 % en fonction des séries.

À propos d’un cas clinique une mise au point bibliographique est présentée.

Albinus le décrit pour la première fois en 1734 ; depuis plus de 300 cas ont été rapportés dans la littérature. Ce petit muscle strié est le plus souvent unilatéral, son caractère bilatéral est retrouvé 1 fois sur 3. Il peut naître sous le rétinaculum des extenseurs, sur l’extrémité distale du radius, au niveau de l’articulation radio-ulnaire distale, sur les ligaments de la face dorsale du carpe ou bien encore de la capsule articulaire du poignet. Sa terminaison est variable intéressant un ou plusieurs tendons extenseurs des doigts dont particulièrement l’index. La vascularisation et l’innervation sont assurées par le contingent vasculo-nerveux interosseux postérieur.

Sous l’effet de mouvements répétés, notamment chez les travailleurs manuels ou les sportifs, ce muscle peut s’hypertrophier. Un conflit peut apparaître entre le rétinaculum des extenseurs et/ou l’extenseur des doigts. Le diagnostic est confirmé avec une échographie dynamique et/ou une IRM (T1 et T2 Fat Sat). L’abstention thérapeutique est la règle ; lors d’une gène douloureuse invalidante une solution chirurgicale peut être proposée consistant soit à la section du 4^e compartiment du rétinaculum des extenseurs soit à la résection du muscle.

Ce muscle surnuméraire rare à l’anatomie multiple peut être rencontré dans la pratique quotidienne en orthopédie ou en médecine du sport. L’échographie par son caractère dynamique constitue l’examen complémentaire de première intention pour confirmer le diagnostic et éliminer les diagnostics différentiels.